Aujourd’hui en collaboration @psybernetic_duodepsy et @marionb_naturopathe, on vous propose un post sur l’alimentation émotionnelle.
Pour commencer, il faut savoir que nous sommes tous sujet à l’alimentation émotionnelle. Qui n’a jamais mangé un petit chocolat pour se sentir mieux ?
Par contre ce qui va varier, c’est l’intensité et la fréquence où l’on va avoir recours à l’alimentation émotionnelle. Et celle-ci peut aller jusqu’à nous plonger dans une grande souffrance.
L’alimentation émotionnelle est un sujet qui éclaire bien la relation corps-esprit, la physiologie et la psychologie, c’est pour cela qu’il nous semblait important d’aborder ce sujet en collaboration.
On vous propose donc deux posts sur le sujet, un pour mieux comprendre ce concept, le deuxième pour avoir quelques clefs pour y remédier.
On vous souhaite une bonne lecture,
Le duo de psy et Marion
L’alimentation émotionnelle, qu’est-ce que c’est ?
Le concept d’alimentation émotionnelle à, la plupart du temps, été utilisé pour définir la tendance à manger plus en réponse aux émotions désagréables.
Une stratégie de régulation des émotions ?
Certaines personnes utilisent l’alimentation pour réduire les émotions « négatives ». L’ingestion de nourriture et l’amélioration immédiate (mais courte) de l’humeur qu’elle entraîne, renforce le comportement. L’alimentation émotionnelle peut donc être vue comme un comportement appris en réponse aux émotions « négatives ».
Des difficultés dans la régulation des émotions et la tendance à l’évitement des émotions désagréables constituent des facteurs de risques de l’alimentation émotionnelle. En effet, elle peut être le résultat d’une incapacité à faire face efficacement aux émotions dites « négatives ».
L’alimentation émotionnelle a aussi un effet sur la catégorie des aliments consommés. Bien entendu, on va très rarement avoir recours à l’alimentation émotionnelle avec une boîte de haricots verts. On va plutôt privilégier les aliments gras et sucrés.
Certaines émotions vont plus facilement entraîner de l’alimentation émotionnelle, comme l’ennui, la tristesse, le sentiment de solitude, l’anxiété et le stress.
Des études ont également montré que les personnes plus sensibles à la récompense auront davantage tendance à l’alimentation émotionnelle.
Stress, tristesse, … j’ai souvent envie de manger, c’est normal?
> Le stress chronique induit une activation de l’axe hypotalamo-hypophysaire-surrénalien, en effet la réponse physiologique au stress en phase de résistance est la sécrétion de cortisol, hormone produite par les glandes surrénales. Cette hormone, notamment par néoglucogénèse et lipogénèse hépatique, a pour effet une augmentation du taux de sucre et de lipides circulants (dans le sang). De plus, elle a un effet orexigène, c’est-à-dire qu’elle stimule la prise alimentaire.
> En phase d’épuisement, la sécrétion de sérotonine, neurotransmetteur du bien-être, chute drastiquement, provoquant avec elle des envies de sucre. En effet, pour faire passer le tryptophane, son précurseur, à travers la barrière hémato-encéphalique pour la synthèse de sérotonine intra cérébrale, le corps à besoin de sucre.
> Après la sécrétion de cortisol, on observe une diminution de la dopamine, ce neurotransmetteur qui gère la motivation, l’entrain et le plaisir, la quête de dopamine nous pousse à stimuler le circuit de la récompense, notamment par la consommation de junk food qui active ce circuit.
>A noter qu’une pauvreté nutritionnelle peut induire une fabrication insuffisante de neurotransmetteurs, tout comme une mauvaise santé intestinale.
> De plus, on peut aussi noter l’aspect émotionnel des aliments choisis. Ces aliments ont un côté rassurant qui peut rappeler l’enfance dans leur représentation car c’est à ce moment-là que l’alimentation entre en lien avec la notion de réconfort.
Nous l’avons vu, l’alimentation émotionnelle fait suite à des mécanismes psychologiques et physiques complètement physiologiques.
L’alimentation n’est pas seulement à visée nutritive mais intègre également les sphères psychologiques, sociales et conviviales.
Il s’agit donc aussi d’apprendre à s’écouter, à comprendre ses besoins, à s’autoriser à prendre soin de soi en mangeant des aliments qui vous font plaisir mais en conscience et à appliquer sur soi les principes de bienveillance et d’indulgence.
Un accompagnement pluridisciplinaire peut être intéressant pour trouver un équilibre qui vous correspond.
Comment remédier à l’alimentation émotionnelle ?
Les outils d’accompagnement de l’alimentation émotionnelle
Avec l’alimentation émotionnelle, les régimes ne fonctionnent pas, car se focaliser sur le poids ou le type d’aliment revient à se focaliser sur le symptôme et non la cause. Il vaut mieux privilégier un accompagnement à la source du problème.
Un travail de reconnexion à soi, à ses émotions et à son corps est donc indispensable. Il peut être intéressant d’être accompagné dans cette démarche. On vous donne ici quelques exemples d’accompagnement par un psychologue et un naturopathe.
La gestion du stress
> Les plantes adaptogènes : véritables outils de gestion du stress on trouve notamment le griffonia et le safran qui offrent un apport en 5HTP, précurseur de la sérotonine.
> L’olfactothérapie : Les huiles essentielles sont un formidable outil d’accompagnement émotionnel car l’odorat est directement en lien avec le cerveau limbique.
> L’activité physique : ‘’le muscle est le contrepoids du nerf’’ disait Desbonnet, la pratique d’une activité physique permet la synthèse d’endorphines en plus d’une consommation énergétique des glucides et lipides mis à disposition en période de stress.
> L’hydrologie chaude : apporte détente nerveuse.
> Les techniques respiratoires : apport d’oxygène mais aussi de l’énergie de vie, le prana. La régulation de la fréquence respiratoire a un effet antistress reconnu.
> On mise sur des moments de qualité propices à la sécrétion d’ocytocine et de sérotonine (le toucher, les relations de qualité, l’écoute, s’exposer à la lumière naturelle, …)
L’alimentation
> Apports en nutriments suffisants pour la synthèse des neurotransmetteurs, on peut s’appuyer notamment sur la chrononutrition! Protéiné le matin et riche en glucides le soir.
> Richesse micronutritionnelle : on mange vivant, coloré, varié et de qualité!
La santé intestinale
> On ne laisse pas une constipation s’installer!
> On favorise une alimentation probiotique
> Prise de glutamine si besoin, cet acide aminé qui répare la muqueuse intestinale.
L’important est donc plutôt de changer sa relation avec ses émotions.
En psychologie, les thérapies dites de la 3ème vague des TCC sont efficaces pour diminuer l’alimentation émotionnelle, comme les thérapies de pleine conscience ou la thérapie ACT.
Il est donc important de développer une nouvelle relation à ses émotions en favorisant l’ouverture et leur acceptation plutôt que d’être dans la lutte ou l’évitement des émotions.
L’apprentissage de la pleine conscience est une aide précieuse pour s’ouvrir aux émotions et prendre du recul sur les nombreuses pensées qui les génèrent.